La filiale aquitaine du groupe Villemain, spécialisé dans la restauration de monuments historiques, va faire une déclaration de cessation de paiements et demander une liquidation judiciaire à Bordeaux. Des problèmes de trésorerie auraient entraîné la perte de confiance d'un fournisseur local ne souhaitant plus produire ni livrer. Explications.
Le groupe Villemain va demander la mise en liquidation judiciaire de sa filiale girondine, qui emploie 45 personnes. La raison ? Une "perte de confiance" d'un fournisseur de pierres, nécessaires aux chantiers de restauration, qui "ne veut ni produire, ni livrer, compte tenu de la note Banque de France du groupe", dégradée. Spécialisé dans les travaux de bâtiments historiques, le groupe dispose pourtant d'un carnet de commandes de 30 M€ et d'un chiffre d'affaires de 50 M€ annuels. Mais des difficultés sur le site de l'ancien hôpital Laennec (Paris) aurait des répercussions en cascade.
Conflit avec Bouygues autour de l'ancien hôpital Laennec
La prestation de Villemain, sur ce chantier, initialement estimée à 11 M€, aurait dérivé et atteindrait aujourd'hui les 15 M€, créant de ce fait un trou de trésorerie de plusieurs millions d'euros, et un conflit avec Bouygues Bâtiment Île-de-France, l'entreprise en charge de la coordination des interventions. L'erreur dans le coût serait, selon l'AFP, liée à une erreur d'estimation du nombre de pierres nécessaires par un architecte travaillant pour le compte d'Allianz, le propriétaire des lieux. Le groupe Villemain a décidé d'assigner Bouygues devant le tribunal de grande instance de Paris, estimant que le protocole de conciliation conclu entre les deux parties n'avait pas été respecté. De son côté, le géant du BTP admet que des "ajustements ont été rendus nécessaires" au cours du chantier et qu'ils avaient été "réalisés au travers de divers avenants". La filiale francilienne de Bouygues aurait réglé l'intégralité des prestations réalisées, "en particulier les sommes prévues dans le protocole de conciliation".Le groupe Villemain a été créé en 1993 par Christophe Villemain, ancien conducteur de travaux et directeur d'agence d'une entreprise de maçonnerie-pierre de taille de la région Centre. Parti d'une PME de 9 employés, "Restauration Orléans et Construction", l'ensemble s'est forgé au fil des ans par rachat et création d'entreprises dans le domaine du bâtiment. Aujourd'hui, Villemain emploie plus de 650 personnes au travers de 19 entreprises (en pleine propriété ou via des participations) dont une quinzaine en gestion. Les activités concernent la maçonnerie, la taille de pierre, la charpente, la couverture, la peinture et la rénovation de monuments historiques, y compris les sculptures et les vitraux. Géographiquement, le groupe déclare couvrir un tiers du territoire national, principalement dans le centre et l'ouest. Il intervient sur plusieurs chantiers emblématiques comme la cathédrale de Chartres ou le Grand Palais de Paris.